Já o mencionei aqui várias vezes. No resto da
Europa a situação social em Portugal é passada em claro pelos meios ditos de «comunicação»,
nas intervenções políticas, relatórios, estudos e estatísticas. Como se este país
não existisse, como se os que são aqui vítimas das políticas capitalistas já
tivessem desaparecido, sumido, da face da terra. O que, já por si, é uma forma
ideológica de resolver o problema destas sociedades da periferia da Europa que,
após terem sido bem espremidas, perderam momentaneamente o interesse para a
classe capitalista. Raramente se chama a atenção para o facto de a Europa «à
rasca» não ser apenas constituída pela Grécia, Itália, Irlanda e Espanha. Pouco
ou nada se diz das feridas e dos sofrimentos do povo que vive nesta extremidade
ocidental da Europa. O que explica e autoriza este arrogante silêncio é a
resignação, é a passividade e a fatalidade com que este mesmo povo aceita a
porrada que lhe é dada pelos que são responsáveis pelo sistema e pelas suas
dificuldades intrínsecas. Quanto mais o agridem, mais o bom povo português dá
sinais de simpatia e de submissão! Aos políticos da casa também agrada este
silêncio. O país cultiva o low
profile, o não fazer ondas, tentar passar entre os pingos da chuva.
Nunca será demais insistir, a preocupação dos
capitalistas europeus e dos seus funcionários da «comunicação», só se manifestará
no dia em que a revolta estalar nas ruas e nos centros comerciais, no que sobra
de fábricas, escritórios e bancos. As exceções confirmam a regra. No Le Monde de 16 de maio, podem ler-se
dois artigos sobre «Portugal face ao quotidiano da austeridade». Num primeiro
texto o jornalista descobre a destruição programada do Serviço Nacional de Saúde,
admira a imaginação empresarial de um governo que transformou por decreto os
doentes em «clientes». Um outro jornalista lamenta a crise do cinema português
e as dificuldades dos realizadores, lembrando que o país está cheio de talentos
desaproveitados. Quando o homem fala de talentos, não esta a pensar nos
pescadores de Peniche, nas operárias do têxtil do Vale do Ave, nos
desempregados que andam aos caídos nas ruas da Amadora, nem tão pouco nos jovens
carteiristas da linha do 28 em
Lisboa. Menos ainda, na gente do bairro da Fontinha no Porto.
Não, não ! Ele refere-se apenas aos realizadores, produtores de cinema e
afins, nobres ofícios à espera de subsídios do Estado que não virão mais...
Parece, assim, necessário levantar um pouco o véu
do silêncio e integrar o desastre lusitano no conjunto da crise europeia. Abordar
a incontornável questão geral da resignação face ao ataque capitalista. A sua
especificidade portuguesa. Dar alguma visibilidade concreta ao povo que encarna
os velhos valores da fatalidade e da culpabilidade do Santo Ofício, que são hoje
sinais de modernidade. «Se sofremos, se nos batem, é porque somos culpados»,
com o não menos atual corolário «Enquanto o pau vai e vem, folgam as
costas ». Mas, sobretudo, dar a conhecer os poucos que rejeitam esta
cultura de submissão para enfrentar os senhores do poder, para dizer Não.
Porque são estes que, pelas suas ações, poderão começar a dar uma resposta ao
enigma da resignação nestas terras onde começa o mar.
Porque só atos e acontecimentos conducentes a uma causa em devir podem fazer
alterar os contornos do possível. É através do seu poder de persuasão que a
resignação portuguesa será negada, será abalada.
Tal é o tema do artigo, «Le cauchemar éveillé du
peuple portugais», publicado em Paris na revista em linha Article 11
(www.article11.info). O que está escrito será provavelmente do conhecimento de
muitos dos leitores do «Vias de facto»… Mas nunca lhes fará mal recapitularem
mentalmente a matéria dada, como dizia o meu professor de matemática do liceu
Gil Vicente, que o diabo tenha em
paz. O texto vai em francês; embora a língua tenha caído em
desuso, talvez alguns leitores a conheçam ainda…
Começa com a frase do Mario Cezariny, «Nós
fizemos uma revolução, mas não explodimos, implodimos. E andamos sempre
clandestinos »...
Le 18 avril
2012, une troupe de mercenaires de l’Etat portugais, armée jusqu’aux dents, a
bouclé un vieux quartier populaire du centre de Porto. L’objectif était
d’investir une école abandonnée, occupée depuis quelques mois par des jeunes et
des habitants qu’il s’agissait donc de déloger. Ce lieu, laissé à l’abandon par
les autorités, avait été transformé en un centre social, aux activités
multiples allant de l’enseignement à des activités culturelles et sportives.
Une vie associative y avait remplacé le no
future quotidien, chassé l’activité autodestructrice de l’économie de la
drogue. Ce qui dérangeait l’ordre capitaliste, c’était que cet enthousiasme se
réclamait des principes de l’autogestion, mélangeait de jeunes activistes avec
des jeunes et des moins jeunes habitants du quartier. Le même jour, à quelques
milliers de kilomètres de l’école do Alto da Fontinha, le très propre sur lui
ministre des finances du gouvernement portugais, Monsieur Vitor Gaspar, se
trouvait à Washington DC. Devant les chefs du FMI, cet individu a joué un
numéro rampant de pénitence, « Dans mon pays, les gens sont totalement
disposées à se sacrifier et à travailler plus afin que le programme
d’ajustement soit un succès, du moment que l’effort est reparti de façon
juste ». Monsieur Gaspar est un technocrate ennuyeux, froid et gris issu
du monde universitaire, choisi pour sa prétendue indépendance vis-à-vis des
appareils politiques. Certains Portugais, qui compensent souvent leur
résignation par un sens aigu de l’humour, l’ont nommé Gaspalazar, en souvenir d’un de ses sinistres prédécesseurs qui
après avoir mis les comptes de la boutique à jour s’est violemment accroché à
l’Histoire (1). Et l’anecdote dit que ce maudit individu, lorsqu’il donne une
pièce à un mendiant dans la rue exige de lui un reçu ! Ces événements, qui
se sont télescopés par hasard dans le spectacle médiatique, sont, chacun à leur
manière, exemplaires de deux tendances qui traversent la société portugaise en
ces temps de crise. D’un côté, la radicalisation d’une minorité qui, pour la
première fois depuis les années de la révolution portugaise de 1974-1975, prend
en mains la nécessité de construire des alternatives à la morbidité du
déterminisme économique. Des jeunes précarisés, mais aussi des personnes des
classes populaires, fatiguées des sacrifices mentionnés par Gaspalazar, chez qui l’épuisement de la
patience lusitanienne fait place à une sourde haine envers les puissants. De
l’autre côté, l’attitude servile de
Gaspalazar traduit la bassesse de la bourgeoisie portugaise face aux
seigneurs du monde financier. En toile de fond de ces deux histoires, défile le
paysage d’une société dévastée par les mesures de récession.
Il paraît de
plus en plus évident que le mouvement de la démocratie de notre époque se
réduit à l’alternance entre deux courants politiques siamois au sommet de
l’Etat, soumis à une même logique économique. Au Portugal aussi, le fait
électoral n’est plus un choix mais un rejet. Aux affaires pendant de longues
années, le parti socialiste fut ainsi chassé au profit de son clone de droite,
le parti social démocrate. Après avoir appliqué les premières mesures
d’austérité dictées par la
Troïka en échange du premier prêt de sauvetage (2), les
socialistes furent confrontés à une contestation inattendue. Le 12 mars 2011,
des centaines de milliers de personnes descendent dans les rues des grandes
villes à l’appel d’un collectif informel de jeunes précaires. Paradoxalement,
et alors que la passivité sociale est un des traits marquants de la société
portugaise, le mouvement dit 12M sera le premier d’une longue liste de
mouvements, allant du 15M en Espagne, aux Indignés grecs et israéliens, et aux
Américains de Occupy Wall Street. Se
démarquant des messes traditionnelles de l’archaïque parti communiste portugais
et de sa centrale syndicale, la
CGTP, ces manifestations vont exprimer une contestation
moderne du système, un rejet de la corruption du monde politique, un
questionnement sur les conséquences sociales de l’économie de profit et de la
nature autoritaire du système représentatif. Au contraire des autres mouvements
de ce type, le 12M fut sans lendemain. Son esprit était marqué par la
frustration et la désillusion d’une jeunesse qui s’accrochait encore à l’idée
de la « réussite », caractérisée par le statut social et un niveau de
consommation conséquent. Les mobilisations du 12M annonçaient néanmoins la
suite des évènements. Croûlant sous des affaires de spéculation et de
corruption, abandonné par des centaines de milliers d’électeurs qui avaient
rejoint le grand parti des abstentionnistes, le PS ne put éviter la débâcle aux
élections. Puis, selon un rite bien rodé partout, les nouveaux escrocs arrivés
au pouvoir, entreprirent de poursuivre dans la même voie. Comme ce fut le cas
plus tard chez les voisins espagnols, ils mirent les bouchées doubles et un
remède de cheval fut imposé à l’ensemble de la société portugaise.
Exception
faite de la Grèce,
c’est sans doute au Portugal que l’ampleur de l’austérité est la plus violente
en Europe. Dès le premier train de mesures le gouvernement annonce la couleur.
Dans la fonction publique, on supprime deux salaires sur l’année (3) et deux
versements mensuels dans les pensions de retraite. Dans le secteur privé, le
temps légal de travail est augmenté d’une demi heure par jour. La TVA est généralisée au taux
maximum de 23%, les transports, le téléphone, les péages d’autoroute,
l’eau et l’électricité, subissent des augmentations successives allant jusqu’à
30%, les impôts sur le logement sont revus à la hausse, le ticket modérateur
dans la santé est multiplié par deux, les nouvelles conditions d’attribution
des allocations d’aide aux plus pauvres (RMI local et autres aides sociales),
sont rendues sélectives et leurs montants réduits.
A peine
quelques mois plus tard, début 2012, un deuxième train de mesures s’abat sur
une population abasourdie. Cette fois-ci, c’est le Code du travail qui est
« assoupli », comme ils disent… Le nombre de jours travaillés dans
l’année est augmenté d’une semaine (4), le taux de majoration des heures
supplémentaires est réduit de moitié, le licenciement est facilité pour cause
d’« inadaptation » au poste de travail (5), toute absence collée à un
jour férié est pénalisée par le non payement du jour férié, la prime de
licenciement est réduite d’un tiers, le droit aux allocations suite à
licenciement est fortement réduit, les conventions collectives par branche ou
secteur sont remplacées par des accords d’entreprise, enfin, le droit de regard
de l’Inspection du travail sur les entreprise est réduit à la portion congrue.
La liste infernale des mesures d’austérité paraît interminable et s’allonge
chaque jour qui passe…
On peut
facilement imaginer les conséquences sociales d’une telle attaque capitaliste
dans une des sociétés les plus pauvres d’Europe occidentale, où le niveau de
vie était déjà bas et les salaires presque la moitié de ceux de l’Espagne.
D’après les spécialistes de la statistique, l’augmentation de l’inégalité
sociale est actuellement au Portugal une des plus élevés en Europe. Elle avait
doublé entre 1996 et 2006 et depuis, elle augmente 5 fois plus vite que dans le
reste de la communauté européenne. Le Portugal est le pays où les mesures
d’austérité pèsent le plus sur les plus pauvres, encore plus qu’en Grèce, loin
devant l’Estonie et l’Irlande (6). Il va sans dire, qu’en même temps la
concentration de la richesse s’accélère dans le pays et cela depuis le début
des années 80. Il s’agit là d’un double mouvement qui suit la tendance générale
des sociétés capitalistes contemporaines et qui, dans le cas spécifique du
Portugal, correspond à la période démocratique post Révolution des œillets.
Encore un argument à prendre en compte dans la réflexion sur le contenu
inégalitaire de la démocratie parlementaire moderne (7).
Les premières
victimes de la croissance rapide des inégalités et de l’appauvrissement social
sont les vieux retraités ou pensionnés, les femmes et les jeunes travailleurs,
diplômés ou non (8). Pour mieux comprendre ce que Gaspalazar appelle « les sacrifices acceptés », dressons
une nouvelle liste des malheurs. Début 2012, le taux de chômage officiel est de
25%, mais chez les moins de 25, ans il dépasse déjà les 35%. L’effondrement
total du secteur du bâtiment et le ralentissement de celui du tourisme, qui
tiraient tant soit peu la faible économie du pays, jettent sur le carreau tous
les mois des dizaines de milliers de nouveaux chômeurs. Les petites entreprises
et commerces ferment à un rythme soutenu. Rien que dans le bâtiment, 10
entreprises font faillite chaque jour. A peine la moitié des chômeurs inscrits
reçoivent une maigre indemnisation. 60% des jeunes qui travaillent (un demi
million) sont en situation de précarité.
Près de 400 000 travailleurs (surtout des jeunes et des femmes) reçoivent
400 euros par mois (le salaire minimum) et vivent dans la pauvreté. Dans les
zones urbaines, la pauvreté s’accroît exponentiellement. En 2011, sept mille
familles ont rendu leurs logements aux banques, incapables de payer leurs
crédits ; les organisations caritatives et les soupes populaires sont
débordées d’appels à l’aide qui doublent d’année en année.
Entre-temps le
secteur bancaire – qui constitue désormais le noyau de la classe capitaliste
portugaise – impliqué, comme partout ailleurs, dans la spéculation financière
et immobilière avec son cortège de corruptions, continue à être renfloué par l’Etat, « assaini »
disent-ils…
Certains
esprits affligés n’hésitent pas à envisager la disparition à court terme du
vieux pays. Le Portugal est en effet un endroit où le nombre de personnes âgées
ne cesse de croître alors même que la natalité continue à baisser. Sur 10
millions de personnes, deux millions ont dépassé les 65 ans. Ce qui est visible
dans les quartiers populaires des villes, l’est encore plus dans
l’arrière-pays, peuplé de vieilles personnes. Alors que dans la communauté
européenne, 35% des agriculteurs ont en moyenne plus de 65 ans, au Portugal le
pourcentage monte à 50%. La moyenne des
pensions de retraite étant de 373 euros, beaucoup de retraités continuent de
travailler pour pouvoir survivre. Car il ne suffit pas d’être âgé, il faut le
mériter. Ceux qui décrochent risquent d’être victimes d’une sorte d’euthanasie
sociale qui ne dit pas son nom. Abandonnés, isolés, sans moyen pour se
déplacer, vivant dans des conditions souvent insalubres, nombreux sont ceux qui
disparaissent. Plusieurs faits divers morbides récents, à Lisbonne et à Porto,
montrent que les effets de la crise sont pour beaucoup dans la hausse soudaine
du taux de mortalité des personnes âgées. Dans le pays profond, la situation
est encore plus dramatique. A quelques dizaines de kilomètres de Lisbonne, les
centres de santé ferment ou manquent de tout et c’est avec difficulté que
quelques médecins, souvent immigrés, soignent une population âgée et démunie.
Le docteur Denis Pizhin, Ukrainien, travaille dans le centre de santé de
Odemira, petite bourgade située entre l’Alentejo et l’Algarve, dans une des
régions répertoriées parmi les plus pauvres de l’Union européenne, où un tiers de la population a un revenu de 10
euros par jour (9). Denis, gagne 15 euros de l’heure, voit 60 à 70 personnes
par jour, et c’est souvent qu’il manque
de sérum… « Ici c’est l’Afrique ! », dit-il, dans un propos désabusé
(10).
Pourtant, si
les vieilles personnes vont mal, les jeunes ne vont pas bien du tout. Et on
assiste à un bien curieux phénomène. Depuis quelques années, plus de 60% des
jeunes restent, ou reviennent, chez leurs parents. Le mouvement touche même des
« jeunes » de 30, 40 ans…qui se trouvent au chômage et rappliquent
chez les anciens, avec toute la famille. Un étrange pays où les vieux
deviennent le soutien d’une jeunesse à la dérive, précarisée, où les vieux sont
l’avenir des jeunes !
Quand les
jeunes Portugais ne peuvent pas compter sur leurs parents, ils s’accrochent au
vieux réflexe de l’émigration qui est une deuxième nature chez les Portugais.
Fin 2011, le gouvernement lui-même admet que plus de 100 000 personnes ont
émigré dans l’année, mouvement qui se poursuit et s’élargit depuis une bonne
dizaine d’années — vers l’Europe (de l’Angleterre à la Hollande, de la Norvège à la Suisse) mais aussi vers les
anciennes colonies, l’Angola en particulier. La composition de l’émigration est
aujourd’hui différente de celle des années 60. Entre les 35 et les 50 ans,
l’émigration continue à toucher surtout les couches populaires traditionnelles.
Chez les jeunes scolarisés, avec une qualification, c’est une tendance
nouvelle. Une revue à grand tirage - qui s’adresse à un public de la classe
moyenne – a sondé ses lecteurs, « Quelle est la meilleure solution pour
faire face à la crise ? ». 56% répondent « Moins
dépenser », 26% répondent « Emigrer » (11). Or, si les grèves
générales bureaucratiques lancées par les vieux syndicats se révèlent
impuissantes face à la machine implacable des mesures capitalistes, de la même
façon l’émigration, réaction ancestrale à la pauvreté, n’est plus une solution
aujourd’hui. Elle est même un nouveau problème. Car ces mouvements de départ se
font dans une situation tout à fait nouvelle, les migrants débarquant dans des
sociétés où le marché du travail s’est effondré. Les situations de détresse se
généralisent, alors que des familles avec des enfants se retrouvent à vivre
dans la rue et finissent par échouer dans les services consulaires débordés. A
la violence de la situation vient s’ajouter la dissolution des solidarités de
l’ancienne émigration. Des comportements de rejet des nouveaux arrivants se
généralisent, et l’on signale des situations de quasi esclavage au profit de
« compatriotes » intéressés. Ces horreurs sont quotidiennement décrites
dans la presse sans que pour autant le mouvement s’arrête. Car la soif de
survie est telle que chacun pense pouvoir se débrouiller tout seul alors que la
seule chance serait l’entraide et la lutte collective.
Comme
l’Irlande, la Grèce,
l’Espagne et bientôt d’autres sociétés européennes, le Portugal vit les
conséquences de la politique économique dominante. Dont l’idéologie
sous-jacente est celle du capitalisme du « laisser faire ». Il
s’agit, du moins en paroles, de revenir à une situation d’intervention minimale
de l’Etat dans l’économie, alors même que l’interventionnisme de l’Etat dans
l’économie n’a cessé de croître depuis la Deuxième guerre mondiale. Ces politiques agissent
avant tout sur le marché du travail, limitent la part du salaire social,
réduisent les salaires, augmentent l’intensité du travail, le tout dans le but
d’accroître la productivité et d’augmenter la masse du profit. Car, pour que
l’investissement capitaliste retrouve ses marques, il faut restaurer la
rentabilité de la production dans son ensemble, modifier le rapport entre la
masse de profit et la masse de capital. C’est pourquoi nous assistons à un
double processus de dévaluation, celui de la force de travail et celui du
capital lui-même. Dans le petit laboratoire portugais, c’est également cet
objectif qui guide les actions de Gaspalazar
& C°, sous le regard attentif de la Troïka. D’où les
faillites, la concentration et la destruction des secteurs les plus faibles du
capitalisme local, d’où l’austérité des salaires, l’appauvrissement de la
grande majorité de la population. Pourtant, avant que cette politique ne soit
mise en œuvre, le coût moyen horaire de la main-d’œuvre était déjà au Portugal
inférieur à la moitié de la moyenne européenne, un des plus bas (12). Faut-il
instaurer des formes d’esclavage ou de travail obligatoire pour que les
capitalistes trouvent leur compte (13) ? Autant dire que, dans le petit
pays constituant une portion réduite du capitalisme européen, de telles mesures
de récession ne relancent pas grand chose, car il y a peu à relancer. En
attendant, les politiques de dévaluation détruisent les liens sociaux,
accentuent les antagonismes de classe. Plus grave pour le système, c’est
l’ancien modèle démocratique fondé sur le consensus de la croissance qui
s’effrite. D’où le continuel rafistolage à l’aide de mesures autoritaires.
Evidemment, l’évolution du désastre est plus visible dans les sociétés pauvres
et fragiles de la périphérie, comme le Portugal. Le chômage augmente en même
temps que le déficit public, puisque le financement de l’Etat (même avec des
charges sociales réduites) est chaque jour plus compromis par la récession et
l’affaiblissement des recettes fiscales. Et le financement de sa dette et du
service de la dette de plus en plus difficile. La soi-disant « science
économique » patauge dans l’incohérence. On explique inlassablement que la
réduction de la dette publique passe par l’austérité et la baisse du coût du
travail, mais ce qu’on constate, c’est l’effondrement de la production. A la
réduction de la demande induite par l’Etat (par le soutien à la production et à
la consommation privée) vient s’ajouter la spirale de la récession. Au point
que, ici et là, des voix commencent à exprimer des doutes sur l’efficacité
des « politiques de lutte contre
les déficits ». « On est en droit de s’interroger sur le bon sens de
cette logique [la rigueur pour sortir du cycle infernal de
l’endettement] » et de « l’overdose de rigueur » qui ouvre
portes et fenêtres à la crise sociale dans les sociétés (14).
L’examen de la
situation actuelle à travers le prisme des limites de l’économie mixte moderne
prouve que toute baisse de l’intervention d’Etat a inévitablement pour
conséquence de contracter l’activité économique. On a là la preuve que c’est
bien la faiblesse de l’économie fondée sur la propriété privée, sa faible
rentabilité, qui caractérise le capitalisme mûr dont parlait Keynes. Que
l’action de l’Etat en tant qu’acteur économique n’est pas la cause des
problèmes du capitalisme privé mais sa conséquence. Que la faiblesse de la
production privée de profit est à la fois l’origine et l’obstacle à la
réduction de la dette accumulée. Que faute d’une intervention d’Etat sur la
demande globale, on revient à une situation de crise permanente dont le
capitalisme privé n’a pas les moyens de sortir, sauf par des moyens barbares
comme ce fut le cas lors de la
Deuxième guerre mondiale.
Quoi qu’il en
soit, Gaspalazar et consorts restent
imperméables au doute. Formés dans la Confrérie Druidique du libéralisme, ces personnages suivent
béatement l’orthodoxie monétariste du moment. Leur froideur va souvent de pair
avec un cynisme de classe. A ce propos, il est instructif de s’attarder
brièvement sur une récente interview de deux hauts fonctionnaires du FMI,
placés à Lisbonne pour « accompagner » les mesures d’appauvrissement
de la population. (15). Le Brésilien Marques Souto et l’Autrichien Albert
Jaeger ont finalement un quotidien banal proche de celui d’un commissaire de
police. Sans état d’âme, ils doivent lire les journaux, surveiller ce qui se
passe, contrôler Gaspalazar & C°, faire des rapports, informer
les chefs du FMI à Washington. Grassement rémunérés, Monsieur Souto et Monsieur
Jaeger, sont de bons pères de famille, aiment leurs enfants qui vont dans des
écoles privées, vivent dans des beaux quartiers avec vue sur la mer et aiment
la bonne chère. Délaissant leur froideur économique, sans craindre l’indécence,
ils se laissent même aller à des compliments sur la douceur de la vie locale,
« A Washington, même si on est proche de l’océan, les fruits de mer et le
poisson ne sont pas aussi frais qu’ici ». Comme quoi il y a aussi du
bonheur dans la récession !
Lorsque, fin
mars 2012, on apprend la réalisation à Porto d’une rencontre sur « Le
sommeil, le rêve et la société », on a pu croire à une action d’éclat,
fort opportune, des surréalistes portugais (16). Malheureusement, il ne
s’agissait que d’un banal colloque éminemment scientifique de neurologistes et
affinitaires, pas du tout intéressés par le pouvoir subversif et utopique du
rêve. Dans une des communications, une neurologiste « admet » (17)
que l’intensité du quotidien, aggravé par les effets de la crise, trouble le
sommeil des Portugais. Selon elle, la moitié de la population dort mal et 20%
souffre même d’insomnies à répétition. Les enfants et les jeunes sont,
parait-il, particulièrement touchés par ces troubles du sommeil. Fallait-il un
colloque pour en arriver là ? La lecture de tout ce qui précède suffirait
amplement pour en conclure que la majorité du peuple portugais vit un cauchemar
les yeux ouverts.
On affleure
là, la question qui taraude plus d’un. Comment et pourquoi une société ainsi
attaquée, avec une violence si mortifère, se résigne-t-elle à ce point?
Comment se laisse-t-elle mourir sans résistance, sans réaction ? Miguel de
Unamuno écrivait, « Le Portugal est un peuple de suicides, peut-être un
peuple suicidaire. Pour lui la vie n’a pas de sens transcendantal. Certes, il
désire vivre, mais pour quoi faire ? Plutôt ne pas vivre. » (18). Un
siècle plus tard, malgré les transformations de la société, la réflexion est
toujours d’actualité.
Pourtant, en
apparence, la société portugaise fonctionne selon les normes du monde moderne.
Comme dans toute démocratie représentative, les syndicats existent, opinent,
prennent position, sont reconnus et manifestent leurs accords et désaccords.
Depuis que le pays est renvoyé vers les abîmes de la récession, les grèves
générales se succèdent. Ce qui paraissait au début un signe de réveil s’est
vite révélé une manifestation supplémentaire d’immobilisme, renforçant même le
fatalisme, tant ces cérémonies ternes sont en deçà de la violence de l’attaque
capitaliste. Lorsque, en Espagne, les appareils syndicaux furent forcés d’aller
à la grève générale d’un jour le 11 mars 2012, des secteurs enragées de la base
syndicale ne se sont pas limités à ne pas travailler mais ont tenté de bloquer
l’économie, formant des piquets de grève, bloquant ici et là les centres
commerciaux. Dix jours plus tard, au Portugal, la centrale syndicale liée au
PCP, la CGTP,
programme elle aussi « sa » grève générale pour protester contre le
démantèlement du Code du travail. Aucun exemple de grève active ne fut signalé,
mais on assista au contraire à un exercice de mobilisation bureaucratique,
suivi passivement, bien contrôlé par un appareil qui veut avant tout mesurer sa
force pour garder sa capacité d’interlocuteur avec le pouvoir politique. On accepte la grève plus qu’on ne la
fait, on reste chez soi et on regarde le match à la télé... L’état amorphe du
syndicalisme portugais est à la fois un des facteurs de la passivité sociale et
son expression (19). Déjà le 24 novembre 2011, lors de la précédente
« grève générale », le chef
d’alors de la CGTP
(20), avait exposé à un journaliste son étrange conception de la résistance à
l’attaque capitaliste. « Il faut que le peuple se mobilise. Une
alternative est possible (…) Le pays est en train de tomber dans le précipice,
le gouvernement va nous faire chuter de 50 mètres. Nous voulons
limiter l’impact à 20
mètres. » (21).
Les grèves à
répétition de moins en moins suivies traduisent l’incapacité des syndicats à
trouver des formes d’action et une dynamique adaptée à la situation nouvelle.
Car la crise a redéfini « l’attitude réaliste » et les contours
du « possible », qui constituent les paramètres du syndicalisme
intégrateur. L’impuissance remplace la pratique des concessions négociées lors
des périodes de croissance. Face à la violence de la classe dirigeante, il ne
reste alors que la rhétorique incantatoire et vide de sens des slogans de la CGTP, « Lutter contre
l’exploitation ! » « En finir avec la crise ! »,
agrémentés de vieux slogans sortis des archives staliniennes : « Le
travail, c’est le progrès!».
Si un nombre
important de travailleurs portugais continue de suivre les tristes cortèges
syndicaux qui les mènent à l’abattoir, la nécessité de mener des combats plus
offensifs est sans doute consciente chez certains. Le jour qui a précédé la
grève générale du 21 mars 2012, le lecteur attentif découvrait, dans la presse
portugaise, une action directe menée par des salariés. Trois ouvriers (dont un
Ukrainien) occupèrent pendant toute une journée les grues d’un chantier
routier, afin d’exiger le payement de salaires en retard, cela jusqu’à
obtention de satisfaction (22). La courte dépêche ajoute que c’est la deuxième
fois qu’une action de ce type se produit sur le même chantier. Malgré son
caractère isolé et ponctuel, le micro événement - victorieux et qui plus est
internationaliste – donne une direction et se démarque des molles protestations
bureaucratiques.
L’appareil
syndical est, lui même, conscient de l’impasse dans laquelle il se trouve et
craint les débordements. Cela explique son attitude prudente vis-à-vis de la
jeunesse précarisée qui donne de la voix. Cet éveil, qui s’est confirmé depuis
la grande mobilisation du M12 de mars 2011, constitue sans doute l’élément
nouveau le plus prometteur des années récentes au Portugal. A Porto, Lisbonne
et Setubal, des centres sociaux, lieux de débats et d’activités se sont
ouverts. Les anciennes traditions d’association, d’entraide et de vie
communautaire ont refait surface, des activités collectives autogérées, lieux
de vie et d’échange, jardins partagés, se multiplient. Le fort courant
d’émigration chez cette jeunesse précaire crée des contacts et des liens, avec
Barcelone, Amsterdam, Zurich, Londres. Un milieu éclaté cherche à l’unisson une
façon de vivre hors de l’atmosphère mortifère de la société, et devient un pôle
d’attraction pour la jeunesse révoltée. L’école occupée d’ Alto da Fontinha à
Porto en est devenu le symbole. Ces dernières années, un bloc anti-capitaliste
a fait son apparition dans la rue lors des manifestations, regroupant de petits
groupes libertaires et radicaux, des groupes de précaires et des isolés se
réclamant du mouvement des Indignés.
Cernée par une police aux aguets, cette jeunesse radicalisée doit aussi
s’affronter au service d’ordre syndical qui cherche continuellement à protéger
« ses manifestants » de la contagion des jeunes radicaux. Chaque fois
qu’une vitrine d’agence bancaire vole en éclats, la classe dirigeante ne manque
pas de faire l’éloge des manifestations de la CGTP - qui « se déroulent tranquillement et
avec sens civique. » (23). Un mur a ainsi été bâti à la hâte entre un
vieux monde syndical impuissant devant les défis du moment et cette jeunesse
enragée contre un présent sans avenir. La fracture entre deux conceptions de
lutte apparaît, au Portugal peut-être encore plus qu’ailleurs, et pour le
moment en tout cas, comme une barrière générationnelle. Il faudra probablement
un mouvement plus large pour briser cette séparation, ce qui ne semble pas
d’actualité. Mais les surprises viennent souvent de là où on ne les attendait
plus. Pour preuve, une déclaration du jeune centenaire et réalisateur, Manuel de
Oliveira, annonçant sa décision de rejoindre - après un long intermezzo plutôt
conservateur - le camp de la subversion, « L’argent a remplacé toutes les
valeurs. Je pense qu’on devrait le supprimer, ainsi que les banques. Avez-vous
remarqué que lorsque les choses sont gratuites, les gens ne prennent que ce
dont ils ont besoin ? » (24).
L’anesthésie
de l’aliénation marchande du système démocratique née de la révolution de 1974
(25) et le rôle joué par le syndicalisme bureaucratique et les partis dans la domestication
des esprits expliquent certes, en partie, l’énigme de la résignation et de la
passivité du peuple portugais face à l’attaque capitaliste qui menace
l’existence même de pans entiers de la société. D’autres hypothèses diverses
sont avancées. On a beau les suivre, les unes et les autres se révèlent à
chaque fois incomplètes, insatisfaisantes. Le recours à l’Histoire, enfin, est
une aide précieuse mais qui ne permet pas tout saisir. En remontant dans le
temps, on soulignera, tout particulièrement, l’œuvre de la sinistre Inquisition
médiévale, appareil répressif des esprits et des actes, qui a laissé des traces
profondes dans les comportements de ces territoires. Il y eut ensuite, le XIXe
siècle, avec sa succession de guerres civiles et de massacres, de régimes
autocratiques. Une période de barbarie qui fut à peine interrompue par quelques
foyers de révolte agraire, puis par la lumineuse émergence du socialisme où
dominaient les idées fédéralistes anti-autoritaires et le courant
anarcho-syndicaliste. Enfin, la révolution populaire de 1910 - instaurant une
République qui révéla bientôt sa nature autoritaire - précéda de peu la longue
nuit du régime fasciste salazariste qui façonnera toute une génération et
nivellera toute résistance à un anti-fascisme à l’imaginaire social limité.
Peurs, craintes, attitudes de soumission et de fatalité, respect sacré de
l’autorité et de la hiérarchie traversent ainsi le temps, imprègnent les
comportements. Et l’idée conformiste selon laquelle, il vaut mieux courber l’échine
et baisser la tête pour survivre, est devenue une deuxième nature du peuple
portugais (26) étouffant les aspirations libertaires qui avaient été partagées,
un court laps de temps (27), avec les autres frères ibériques. Particulièrement
vivace et apprécié par les classes dirigeantes est le sentiment autrefois
inculqué par le Saint office, selon lequel « Le mal qui nous arrive est le
fruit de nos fautes ». C’est pourquoi il faut expier ses pêchés. Le
dernier en date, celui d’avoir cru à l’avenir radieux de la démocratie, aux
sirènes de la consommation de masse. Ainsi, ceux qui n’ont pas résisté hier à
l’aliénation marchande sont les mêmes qui répètent aujourd’hui les réprobations de Gaspalazar & C°, « Nous avons vécu au-dessus de nos
moyens. Nous devons payer. Nous devons souffrir. » Entre deux plateaux de
fruits de mer frais, Monsieur Souto et Monsieur Jaeger acquiescent.
Faut-il s’y
prendre autrement pour expliquer l’énigme ? Peut-être faut-il considérer
qu’il n’y a pas une seule explication, que chacune de celles-ci ne contient
qu’une partie de la réponse. Que seule la suite de l’histoire, faite par les
hommes, permettra sa compréhension.
Lorsque, le 25
avril 2012, une manifestation de deux mille jeunes et moins jeunes, a à nouveau
investi et occupé les lieux de l’école Alto da Fontinha, à Porto, quelque chose
de nouveau et d’important s’est produit dans la société portugaise. Pour la
première fois depuis des années, une manifestation d’individus consciemment
concernés a rompu avec la passivité et la résignation, a rejeté les limites du
légalisme, du possible et du raisonnable, pour affirmer un désir et revendiquer
une nécessité : celle d’agir directement et de façon autonome pour
construire un projet, pour rompre avec le pessimisme et la morbidité, pour
affirmer un autre possible. « Le projet de Fontinha a crée une opportunité
pour une pratique intégrale de la démocratie, refusant que notre sort soit
laissé dans les mains du patron et de l’Etat, ou soit livré aux appétits des
plus riches. » (28). En agissant au cours de ce jour particulier, les
manifestants ont renoué le lien avec l’esprit révolutionnaire du passé, ses
valeurs égalitaires et
anti-autoritaires. Tout aussi important, avec le sens pratique de l’idée d’occupation,
cette action est en résonance avec les mouvements du présent, partout où se
radicalise l’opposition aux effets de la crise. « Il y a autour de nous
beaucoup de maisons vides. Et il y a aussi beaucoup de monde dans la précarité,
dans la misère. On ne peut pas l’accepter. Cette passivité ne peut pas
continuer. Il faut que les gens occupent les maisons » (29). Ce propos
d’une jeune manifestante à Porto, fait écho à ceux des Occupy de New York et d’Oakland, à ceux des comités contre les
expulsions à Madrid ou à Athènes.
Seuls des actes et des événements entraînants vers
une cause en devenir peuvent faire bouger les contours du possible. C’est par
leur pouvoir de persuasion que la résignation portugaise sera niée, fissurée.
Charles Reeve, Paris, 15 mai 2012
(1) En 1928,
Salazar (Antonio de Oliveira), est nommé ministre des Finances dans le
gouvernement issu du coup d’Etat militaire de 1926, qui remplace la 1ère
République parlementaire par une dictature fasciste. De 1932 à 1968, Salazar
restera à la tête de l’Etat.
(2) La
« troïka » - les représentants de la Commission européenne,
du FMI et de la Banque
centrale européenne- contrôle l’utilisation des fonds et le versement des
tranches de prêts, en fonction des mesures prises par les gouvernements locaux.
(3) Les
fonctionnaires portugais étaient payés sur 14 mois (mois double en Juin et
Décembre). Ces deux salaires supplémentaires étaient censés compenser la
faiblesse des rémunérations et permettaient aux travailleurs de financer leurs
vacances d’été et les fêtes de la fin de l’année. Les pensions de retraite
suivaient le même principe.
(4) Le temps
légal de vacances est réduit à 22 jours et 4 fériés nationaux sont supprimés.
(5) Selon
jugement subjectif de l’entité patronale.
(6) Publico, 9 janvier 2012.
(7)
« Desigualdade dos rendimentos em Portugal agravou-se desde os anos
80 », Publico 16 juin 2008. Une
remarquable enquête journalistique sur l’enrichissement rapide de la classe
politique portugaise, ses liens avec le capitalisme privé spéculatif, confirme
cette tendance. Antonio Sergio Azenha, Como
os politicos enriquecem em Portugal, Lua de papel, 2011.
(8) Rappelons
que le taux d’échec scolaire est au Portugal un des plus élevés en Europe.
(9)
« Declinio da population trava desenvolvimento no Alentejo », Publico, 16 juin, 2008.
(10) Publico, 20 mars 2012.
(11) Visao, 15 mars 2012.
(12) Publico, 25 avril 2012. En 2008, le coût
horaire de la main-d’œuvre au Portugal était de 9,9 euros. Il était de 15,8 en
Grèce, de 20,2 en Espagne et 33,2 en France.
(13) La
suppression, en 2007, des aides sociales en Campanie (Région de Naples) a
plongé dans la misère des centaines de milliers de personnes et jeté des
enfants de 12 ,13 ans dans l’esclavage du travail au noir. « Naples, une
enfance au travail », Cecile Allegra, Le
Monde, 28 mars 2012.
(14)
« Austérité et croissance : le coût de la douleur », Editorial, Le Monde, 22/23 avril 2012.
(15)
« FMI a vigiar Portugal », Publico,
9 janvier 2012.
(16) Pour une
approche du mouvement surréaliste portugais, Alfredo Fernandes, « Antonio
José Forte ou la passion de la totalité », Un couteau entre les dents, Ab irato, 2007.
(17) Publico, 30 mars 2012.
(18) Miguel de
Unamuno, Portugal Povo de suicidas,
(1907), Letra Livre (2eme édition portugaise), 2008.
(19) On se
réfère ici à la CGTP,
la centrale liée au PCP, le deuxième syndicat national, l’UGT, étant une
organisation pratiquement sans base. La dernière ministre du travail du
précédent gouvernement socialiste de sinistre mémoire, était une bureaucrate de
ce syndicat.
(20) Depuis, la CGTP s’est donné un nouveau
chef, un homme formé dans le sérail du PCP, et dont le discours agressif
cherche à compenser l’immobilisme de l’appareil.
(21)
« Les Portugais ne veulent pas être comparés aux Grecs
« tricheurs », Le Monde, 21
octobre, 2011.
(22)
« Operarios ocupam gruas », Correio
da Manha, 21 mars, 2012.
(23)
« Ministro iliba CGTP dos incidentes no Chiado », Publico, 25 mars 2012.
(24) Libération, 12 octobre 2011.
(25) La
normalisation de la révolution des Oeuillets et la conséquente intégration dans
l’espace européen ont produit des ravages dans une société traditionnelle et
isolée. Certains de ces aspects sont abordés dans La mémoire et le feu, Jorge Valadas, L’Insomniaque, Paris, 2006.
(26) Le Fado,
qui avait exprimé, au début du XXème siècle, des sentiments de contestation
populaire, s’est réduit, sous le salazarisme, à faire écho à cet état d’esprit
apathique et larmoyant.
(27) Entre le
début et les années trente du XXème siècle.
(28) José
Neves, « O Poder da Fontinha », Journal
i, 26 avril 2012. L’enjeu de ce petit événement étant en effet trop
important pour la classe dirigeante portugaise, deux jours plus tard la police
occupera à nouveau l’école. L’ensemble des infrastructures sera alors détruite.
(29) Journal de Noticias, 25 avril, 2012.
2 comentários:
Por mais que nos queixemos dos portugueses, ou seja de nós mesmos, e nos custe a entender o que faz dos portugueses, portugueses. De onde provém esta secular e estranha mistura de submissão, fatalismo e passividade - e neste campo nem sociólogos, antropólogos e outros que tais nos ajudaram a entender o modo de ser português -, o que é certo é que olhando para outros povos nossos contemporâneos: dos franceses, aos italianos, dos russos aos americanos, não me parece que o panorama seja radicalmente diferente...
Mesmo entre povos que se agitaram nos últimos anos dos gregos aos argentinos o que vemos é algumas minorias activamente inconformadas, quanta aos grandes rebanhos sociais estão domesticados por todo o lado. Até ao dia que se transmalhe.
Resta-nos esperar, ou militantemente lutar, para que esse dia não esteja longe!
já o disse aqui várias vezes
ego sempre o ego...e textos de meio km
os 0:00 de permanência do leytor devem dar para ler o césar arinhio-
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