27/01/11

A explosao que surprendeu

Se algo de importante se passou em Portugal no decorrer das últimas semanas isso foi sém dúvida a revolta dos proletários tunisinos…

Aqui ficam mais umas linhas, chegadas do outro lado do mar e que ajudam a compreender o conteudo e a dinâmica deste movimento.

Que veio mostrar de novo, mesmo em épocas ditas post-modernas, que a única forma de nos libertarmos dos que vivem « com o suor dos outros » é de correr com eles.

O papel dos sindicatos na revolta tunisiana

Jamais un syndicat au Maghreb et au Proche-Orient n’a joué un rôle politique aussi important que celui joué par l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) dans la révolte populaire en Tunisie. Mobilisés dès le début du soulèvement de Sidi Bouzid, ses cadres ont ouvert leurs locaux aux contestataires et porté leur voix dans les médias internationaux. Ils ont été à l’initiative de nombreuses actions de solidarité avec eux, en organisant des rassemblements, des marches et des grèves générales régionales dans différents gouvernorats. Sous leur pression, l’exécutif du syndicat a dû appeler à une grève nationale, le 14 janvier 2011, pour protester contre la répression.

Traînant le boulet de ses accointances avec le pouvoir en place (son soutien à la candidature de Ben Ali en 2004 et 2009), la direction de l’UGTT (représentée par son bureau exécutif) ne s’est pas spontanément rangée aux côtés des populations insurgées. Son soutien à leurs revendications n’est devenu franc qu’après que la protestation se soit étendue à l’ensemble du territoire prenant une teinte politique prononcée. Alors qu’elle s’était contentée de se faire l’écho des aspirations sociales de la jeunesse du Centre et de l’Ouest tunisiens (emploi, etc.), son discours s’est relativement radicalisé le 4 janvier 2011, lorsqu’elle a réclamé des réformes démocratiques en Tunisie.

Après la fuite de Ben Ali, cette direction a accepté de participer au gouvernement d’union nationale de Mohamed Ghanouchi avant d’en retirer ses représentants sous la pression de la rue et de ses cadres les plus radicaux. La déclaration de sa commission administrative réunie le 21 janvier 2011 montre que sa sensibilité aux revendications politiques populaires reste contrariée par le souci de ne pas couper les ponts avec les anciens maîtres du pays. Alors que l’exigence de démission du gouvernement Ghanouchi et de formation d’un cabinet de transition sans le RCD gagne en popularité, elle revendique, elle, un « gouvernement de salut national », dont elle évite soigneusement de définir la composition.

L’implication de l’UGTT sur le terrain politique s’explique, certes, par la nécessité pour son exécutif de se faire une nouvelle virginité, dans un contexte de radicalisation politique, marqué par la mobilisation de sa base et de nombre de ses structures intermédiaires aux côtés des Tunisiens révoltés. Cet exécutif redoute, en effet, de se voir violemment contesté, comme le sont actuellement le gouvernement Ghanouchi, le parti-Etat RCD, les anciennes directions des médias publics et privés, entre autres symboles du règne musclé du président déchu. Toutefois, le pragmatisme n’éclaire pas, seul, cet engagement politique croissant de la centrale syndicale tunisienne. Sa très grande politisation s’explique également par son histoire spécifique et par le pluralisme idéologique qui continue de la caractériser, en dépit des efforts de sa bureaucratie pour réduire au silence les syndicalistes indépendants, qu’ils soient nationalistes ou de gauche.

Dans un système aussi répressif que le système Bourguiba-Ben Ali, l’UGTT a été, dès les années 1970, un terrain d’action pour les mouvements hostiles au virage libéral bourguibien dont les nationalistes radicaux et une « nouvelle gauche » à sensibilité maoïsante ou trotskisante, en rupture avec l’héritage du Parti communiste tunisien.

Réprimés et interdits d’expression publique, ces mouvements ont formé au sein du syndicat un courant qui montre des signes de continuité programmatique depuis de longues décennies (lutte pour la radicalisation de l’UGTT, établissement de passerelles avec les opposants démocrates, démocratisation interne, etc.) et qui, au prix d’énormes sacrifices (emprisonnements, exclusions, etc.), a renforcé sa présence aux échelons intermédiaires (syndicats généraux, unions régionales, etc.) et, partant, dans la commission administrative nationale.

Ce courant n’a pas été complètement aspiré par la bureaucratie syndicale, et si au contact de l’appareil, son radicalisme a pu décliner, il n’est pas devenu totalement inactif. Revigoré dans les années 2000 par le réveil des luttes démocratiques, il y a pris part, contre l’avis de la direction, conciliante envers le RCD. Il se sent fort, aujourd’hui, de ce que le Bureau exécutif, après un soutien plutôt mou et principiel à l’intifada tunisienne, réclame, au lieu du rituel « approfondissement de la démocratie » benalienne, un changement démocratique en profondeur.

On ne peut certainement pas qualifier l’UGTT d’organisation indépendante mais elle n’est pas non plus un « syndicat jaune », dont la seule mission serait de voler au secours du gouvernement et du patronat pour éteindre les incendies ouvriers. Malgré la fermeture politique en Tunisie avant le 14 janvier 2011 et tout en se compromettant avec les autorités, sa direction a conservé une certaine liberté de manœuvre vis-à-vis du parti officiel (le Parti socialiste destourien, PSD, rebaptisé Rassemblement constitutionnel démocratique, RCD, en 1988). Nombre de crises qu’elle a vécues depuis sa naissance en 1946 ont été des crises de rapports avec ce parti, qui a toujours œuvré à en faire une de ses antennes.

[…]

La décennie 2000 a été une décennie de relance du syndicalisme combatif, presque éteint dans les années 1990. Si l’exécutif de l’UGTT a pu imposer à la Commission administrative de soutenir la candidature de Ben Ali à la présidence en 2004 et 2009, cette position sera jugée avec sévérité par nombre d’instances intermédiaires (syndicats généraux, unions régionales, etc.). Tenant compte des pressions des syndicalistes radicaux, il tentera de contrebalancer son appui au système par un discours à tonalité antilibérale, la participation aux initiatives altermondialistes (forums sociaux, etc.) et, au niveau politique, par la condamnation des ingérences gouvernementales dans le fonctionnement de la Ligue des droits de l’homme. A défaut de soutenir la contestation du bassin minier de Gafsa (janvier-juin 2008), il s’est contenté d’appeler à la libération des personnes arrêtées lors des violents affrontements qui l’ont émaillée avec les forces de police.

L’explosion de Sidi Bouzid a surpris la direction de l’UGTT en pleine conciliation entre les impératifs de sa propre survie (liée à celle du secteur public) et sa soumission à un régime maintenant au-dessus d’elle cette même épée de Damoclès qui s’était abattue sur Ismaïl Sahbani en 2000 [imposé à la tête de l’UGTT par Ben Ali afin de réprimer la gauche syndicale, Ismaïl S. sera condamné en 2000 pour corruption. Il fut Remplacé par Abdeslam Jerad]. Elle est aujourd’hui de plus en plus délégitimée. Les syndicalistes qui rejettent sa ligne modérée exploiteront-ils son affaiblissement pour lancer le processus de réappropriation du syndicat par les travailleurs ?

[…]

Yassin T.

29 janvier 2011

5 comentários:

Miguel Serras Pereira disse...

Reapropriação dos sindicatos pelos trabalhadores - o que implica transformá-los e devolver a sua direcção à participação igualitária e democrática dos interessados. Eis uma palavra de ordem que é tão actual na Tunísia como na UE…

Abrç

miguel (sp)

Niet disse...

O artigo tem Informação histórica e coloca imensas questões à hipótese de auto-critica da direcção nacional da UGTT. O que vale é o vertiginoso ritmo do processo histórico geral que, até ao momento, tem imposto uma dinâmica impara´vel de grandes mutações políticas: fim do partido único, liberdade para os presos políticos e abertura total do jogo político multipartidário. Emmanuel Todd,um dos mais brilhantes politólogos franceses da actualidade, acredita na " estabilização democrática " da Tunísia o que fará com que se quebre o feitiço sobre as tão difundidas " incapacidades estruturais dos países árabes de acederem à Democracia ". Um outro incontornável especialista da Política do Médio Oriente, Farhad Khosrokhavar, atribui grande significado à " putrefacção interna dos poderes despóticos na Tunísia ", e acredita que a " transição democrática " é exequível.Niet

tempus fugit à pressa disse...

atão não...
jeudi 27 janvier 2011
ثورة من

in the next stages because the intellectual chaos does not serve pseudo democracy insofar as it serves the lurking of american spawn


Glory to the people and the immortality of the Martyrs

tempus fugit à pressa disse...

uncomfortable at the stupidity of the public ... They are all
الرّكوب

Anónimo disse...

As imprevisíveis lutas de rua nos países do norte de África podem abrir um novo ciclo de mudança social nessa região, demonstrando o óbvio:"Eppur si muove!", afinal a sociedade move-se, podemos dizer como Galileu. Um dos problemas é que esses movimentos populares não fiquem presos a um discurso ocidentalista de «democratização» tal como no passado ficaram amarrados ao «nacionalismo», ambiguamente socializante, pós independência que os arrastou para governos autoritários e corruptos. Ou seja que esses movimentos de rua desempenhem um papel autónomo contapondo-se às elites dominantes e aos novos candidatos a gerirem um «estado democrático».