28/11/15

França : a quém serve a guerra deles ?

  Este texto (em francês) que circula nas redes sociais é o mínimo que pode, e deve, ser dito sobre a situação pesada e dificil que vive a sociedade francesa. 
Contribuição para quém não se submete à propaganda de morte do complexo militaro-industriel e dos sinistros chefes politicos que estão ao serviço dos seus interesses, que criaram os Frankenstein que hoje trazem a guerra para casa. Com o Estado de Urgência "socialista" chegou também a repressão social e o governo pelo medo. Entre os discursos de guerra, de vingança, de incitação ao ódio e à religiosidade, um esgoto aberto de irracionalidades, a ordem deles (dixit o Sr. Valls) é clara e sem apelo : "Sobretudo não pensar!" A nossa resposta terá obviamente de ser a recusa desta lógica. Porque o que vivemos é : " A vossa guerra, os nossos mortos".


A qui sert leur guerre ?

Aucune interprétation monolithique, aucune explication mécaniste n’élucidera les attentats. Faut-il pour autant garder le silence ? Beaucoup jugent - et nous les comprenons - que devant l’horreur de l’événement, seul le recueillement serait décent. Mais nous ne pouvons pas nous taire, quand d’autres parlent et agissent pour nous : nous entraînent dans leur guerre. Faut-il les laisser faire, au nom de l’unité nationale et de l’injonction à penser comme le gouvernement ?
Car ce serait la guerre, désormais. Auparavant, non ? Et en guerre pour quoi : au nom des droits de l’homme et de la civilisation ? En réalité, la spirale dans laquelle nous entraîne l’Etat pompier-pyromane est infernale. La France est en guerre continuellement. Elle sort d’une guerre en Afghanistan, lourde de civils assassinés. Les droits des femmes y sont toujours bafoués, tandis que les talibans regagnent chaque jour du terrain. Elle sort d’une guerre en Libye qui laisse le pays ruiné et ravagé, avec des morts par milliers et des armes « free market » qui approvisionnent tous les djihads. Elle sort d’une intervention au Mali. Les groupes djihadistes liés à Al-Qaida ne cessent de progresser et de perpétrer des massacres. A Bamako, la France protège un régime corrompu jusqu’à l’os, comme au Niger et au Gabon. Les oléoducs du Moyen-Orient, l’uranium exploité dans des conditions monstrueuses par Areva, les intérêts de Total et de Bolloré ne seraient pour rien dans le choix de ces interventions très sélectives, qui laissent des pays dévastés ? En Libye, en Centrafrique, au Mali, la France n’a engagé aucun plan pour sortir les populations du chaos. Or il ne suffit pas d’administrer des leçons de prétendue morale (occidentale). Quelle espérance d’avenir peuvent nourrir des populations condamnées à végéter dans des camps ou à survivre dans des ruines ?
La France prétend détruire Daech ? En bombardant, elle multiplie les djihadistes. Les « Rafale » tuent des civils aussi innocents que ceux du Bataclan. Comme en Irak, certains de ces civils finiront par se solidariser avec les djihadistes : ces bombardements sont des bombes à retardement.
Daech est l’un de nos pires ennemis : il massacre, décapite, viole, opprime les femmes et embrigade les enfants, détruit le patrimoine mondial. Dans le même temps, la France vend au régime saoudien, pour des milliards d’euros, des hélicoptères de combat, des navires de patrouilles, des centrales nucléaires; l’Arabie saoudite vient de commander trois milliards de dollars d’armement; elle a réglé la facture des deux navires Mistral, vendus à l’Egypte du maréchal Al Sissi qui réprime les démocrates du printemps arabe. En Arabie saoudite, ne décapite-t-on pas ? N’y coupe-t-on pas les mains ? Les femmes n’y vivent-elles pas en semi-esclavage ? Engagée au Yémen au côté du régime, l’aviation saoudienne a bombardé les populations civiles, détruisant au passage des trésors architecturaux. Bombardera-t-on l’Arabie Saoudite ? Ou bien l’indignation fluctue-t-elle selon les alliances économiques de l’heure ?
La guerre au Djihad, dit-on martialement, se mène en France aussi. Mais comment éviter que ne sombrent des jeunes issus en particulier des milieux populaires, s’ils ne cessent d’être partout discriminés, à l’école, à l’embauche, dans l’accès au logement ou dans leurs croyances ? Et s’ils finissent en prison. En les stigmatisant davantage ? En ne changeant rien à leurs conditions d’existence ? En niant leur dignité revendiquée ? 
Nous sommes ici : la seule manière de combattre concrètement, ici, nos ennemis, dans ce pays devenu le deuxième vendeur d’armes mondial, c’est de refuser un système qui, au nom du profit à courte vue, produit partout plus d’injustice. Car la violence d’un monde que Bush junior promettait, il y a quatorze ans, réconcilié, apaisé, ordonné, n’est pas née du cerveau de Ben Laden ou de Daech. Elle pousse et prolifère sur la misère et les inégalités dont, année après année, les rapports de l’Onu montrent qu’elles s’accroissent, entre pays du Nord et du Sud, et au sein des pays dits riches. L’opulence des uns a pour contrepartie l’exploitation et l’oppression des autres. On ne fera pas reculer la violence sans s’attaquer à ses racines. Il n’y a pas de raccourcis magiques : les bombes n’en sont pas.
Lorsque furent déclenchées les guerres d’Afghanistan et d’Irak, nos mobilisations ont été puissantes. Nous affirmions que ces interventions sèmeraient, aveuglément, le chaos et la mort. Avions-nous tort ? La guerre de F. Hollande aura les mêmes conséquences. Il est urgent de nous rassembler contre les bombardements français qui accroissent les menaces et contre les dérives liberticides qui ne règlent rien, mais contournent et nient les causes des désastres. Cette guerre ne se mènera pas en notre nom.

Signataires :

Ludivine Bantigny, historienne; Emmanuel Barot, philosophe; Jacques Bidet, philosophe; Déborah Cohen, historienne; Laurence De Cock, historienne; Christine Delphy, sociologue; Cédric Durand, économiste; Fanny Gallot, historienne; Eric Hazan, éditeur-écrivain; Sabina Issehnane, économiste; Razmig Keucheyan, sociologue; Marius Loris, historien, poète; Marwan Mohammed, sociologue; Olivier Neveux, historien de l’art; Willy Pelletier, sociologue; Irène Pereira, sociologue; Julien Théry-Astruc, historien; Rémy Toulouse, éditeur; Enzo Traverso, historien.

2 comentários:

Anónimo disse...

Raoul Vaneigem já tinha, em Fevereiro último, homenageado as vitimas do "Charlie Hebdo", num texto premonitório intitulado:" O obscurantismo foi sempre o modo usado pelo poder para esclarecer".

" Não é verdade que as palavras matam. As palavras servem tão-só de alibi aos assassinos. Quando a energia não alimenta a alegria de viver, investe na raiva, no ressentimento, no ajuste de contas e na vingança.
Com o seu pavor do desejo, da natureza, da mulher, da vida livre, a religião constitui um grande recipiente de frustrações. A violência endémica existe por todo o lado produzida e estimulada pelo sistema económico que arruina os recursos do planeta, empobrece a vida quotidiana e ameaça a minima hipótese de sobrevivência das populações.
As multinacionais têm interesse em favorecer os conflitos locais e a guerra de todos contra todos. Que melhores condições que o caos para pilharem impunemente o planeta, envenenar regiões inteiras com a exploração do gás-de-xisto ou a das jazidas de ouro? É uma estratégia pouco custosa, a que consiste,em emvolver em afrontamentos absurdos as pessoas que, com um pouco de reflexão, teriam capacidade para denunciar as manobras dos exploradores e de se unirem contra eles".Niet

Jorge Valadas disse...

Havera entre o(a)s leitore(a)s alguém disponivel para traduzir o texto para português ?
O que,desde ja, se agradece em nome do(a)s que nao falam a lingua de Molière, Babeuf, e Louise Michel.

Jorge Valadas